Volodymyr Kurylenko – Bayaniste d’Ukraine. Informations générales
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Biography in English
Qu'est-ce que le "bayan"
Je joue du bayan, pas de l’accordéon. Le bayan est un instrument de Russie que les gens de l'ouest appellent généralement un accordéon "à bouton". Mais le bayan possède une chaleur et un son particulier, doté de basses riches et puissantes (il possède un convertisseur main gauche permettant d’avoir jusqu’à 4 octaves différentes et plusieurs tessitures), il est parfait pour jouer de la musique slave et classique. Il existe des milliers de pièces originellement écrites pour bayan.
Depuis l'effondrement de l'Union soviétique, le bayan a commencé à être désigné accordéon par beaucoup. A mon avis, c’est une mauvaise initiative de la part de professeurs ukrainiens. Peut-être voulaient-ils être plus facilement compris par le public occidental ou mieux intégrer les compétitions internationales… Mais j’avoue me sentir un peu offensé quand un ukrainien appelle un bayan "accordéon".
En aucun cas je ne veux dénigrer l’accordéon, qui possède d’énormes possibilités. Il existe l’accordéon allemand, l’accordéon français et l’accordéon italien - accordéon piano, à bouton, diatonique, bandonéon - et il y a le bayan. Ce sont des instruments différents, tout simplement. Le bayan a été nommé ainsi d’après la légendaire épopée du barde "Boyan".
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En savoir à propos du Bayan sur mon blog
Biography
Je suis né le 15 Mars 1973 à Krolevets, une petite ville située dans la partie Nord-Est de l'Ukraine.
A 9 ans, j'ai débuté le bayan à l’Ecole de Musique pour enfants. Mon premier professeur fut Olexandr Bobryk. Après un an, j'ai été transféré dans la classe de Victor Zinchenko.
Après 6 ans de formation, je suis entré à l’Ecole de Musique Sumy en 1988 dans la classe de Genady Cherkashyn.
En 1991, j'ai remporté le 1er Prix du Concours Régional de Bayan et d'Accordéon à Belgorod, Russie.
En 1992, j'ai gagné le 1er Prix au Concours des Artistes Interprètes de Bryansk, Russie. sur instruments folkloriques parmi les étudiants des écoles de musique d'Ukraine, de Russie et de Biélorussie. Friedrich Lips était président du jury. Là, j'ai aussi remporté un Prix Spécial pour la meilleure performance de l'arrangement de la chanson folklorique nationale.
Diplômé du Conservatoire en 1992, je suis entré à l’Institut Pédagogique Sumy dans la section de professeurs de musique. Mon professeur était le bayaniste Victor Rudyuk.
En 1993, j'ai été transféré au Conservatoire de Donetsk (Haute Ecole de Musique) dans la classe du professeur Vyacheslav Voyevodin. En 1997, mes études étaient terminées.
En 1996-1998, j’ai participé aux Compétitions Internationales d'Accordéon à Klingenthal, en Allemagne.
De 1998 à 2001, j'ai étudié à l'Université Nationale de Kiev, à l’Institut des Affaires Etrangères. J'ai obtenu le diplôme de Maîtrise en Droit International.
A partir de 1995, j'ai commencé à aller aux Pays-Bas, en Allemagne et en Belgique pour prendre part à des compétitions internationales et jouer du bayan, d'abord dans la rue et plus tard, à différentes occasions.
Maintenant, je fais des concerts de musique classique dans des théâtres et autres lieux, où je présente différents programmes selon le public. Mon répertoire comprend des pièces de grands compositeurs, allant de Bach à l'époque moderne, du classique au jazz ainsi que de la variété et du traditionnel. Souvent, j’interprète des pièces de compositeurs soviétiques, russes et ukrainiens spécialement écrites pour le bayan. Pas forcément moderne mais la musique est là, toujours.
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Olexandr Bobryk – mon premier professeur. Cet homme a joué un rôle très important dans ma carrière musicale. Il a fait les choses d’une manière qui ne m’a pas éloigné du bayan. Apprendre à jouer d’un instrument est difficile pour un enfant, je dois le dire. Je changeais les consignes pour le soufflet quand je voulais violer les règles, j’utilisais les doigtés les plus impertinents, prenais n'importe quel tempo - tout était possible dans sa classe. Le plus important pour lui était que l'enfant aime la musique avant tout et il n'insistait pas sur la sévérité du développement technique. Il a été pour moi un guide dans le monde de la musique.
Victor Zinchenko – mon deuxième enseignant à l’école de musique pour enfant. Il m'a enseigné pendant 5 ans. Avec lui, j'ai grandi en tant que jeune artiste, il prit l'habitude de m’inclure dans différents types de concerts de ma ville natale ainsi que sur des évènements régionaux. Il m'a ainsi préparé à entrer au conservatoire. Il m'a convaincu (euh, ma mère d’abord) de le faire.
Genady Tcherkashyn – il m'a enseigné le bayan durant 4 ans. Malheureusement,
il mourut d'une crise cardiaque assez tôt ...
Il avait été l'élève du Maître en Bayan –
Pr.Volodymyr Podgorny, interprète et compositeur célèbre bien au-delà des
frontières de l'ex-Union soviétique.
Mon professeur appartenait à "l’Ecole Podgorny". Moi aussi, dans une certaine mesure.
Cette école induit, véhicule l’idée d’authenticité et de passion pour la musique
portée son maximum.
L'école ne signifie pas "la mort" de son, le son a sa vie propre ! Il tremble, pleure,
crie, pleure, se réjouit, chuchote…- voilà ce que m’apprit Genady Tcherkashyn. Jouer
du bayan et penser aux instruments d'orchestre symphonique – cela faisait partie
de son enseignement. "Ne vous contentez pas de jouer la mélodie au bayan, imaginez
qu'elle est jouée par une clarinette ou par un violon", - il me disait souvent cela.
Ainsi, la musique devient plus riche pour moi.
Victor Rudyuk – aussi un représentant de "l'Ecole Podgorny". En une année d'étude, il m’apprit à ne faire qu’un avec mon instrument. Autant qu’il est possible, atteindre "la vie et la sensation" attendues par le son. Avoir le même respect et le même sentiment lorsque l’on prend son instrument que lorsque l’on enlace la femme aimée, cela faisait partie de son enseignement.
Vyacheslav Voyevodin –
Professeur au Conservatoire de Donetsk. Il a été mon professeur pendant 4 ans. Il
dirigeait souvent l'orchestre folklorique d’étudiants dans lequel je jouais de la
contrebasse-balalaïka. Ce fut l’une des plus importante leçon pour moi. Chacun le
voyait créer la forme d’un morceau de la même manière qu’un sculpteur façonne son
chef-d’œuvre.
Après ses leçons privées, j'avais acquis plus de subtilité et de délicatesse pour
la musique, ce qui fut un plus dans le déjà grand enseignement de mes professeurs
précédents.
Finalement, après les examens, ce professeur m'a béni pour l'avenir et déclara que,
malheureusement, je n’étais son élève dans toute sa mesure. Il me dit de suivre
ma propre voie et me souhaita tout le meilleur dans ma carrière musicale.
Transcription from English by Eléa Hardy
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